Résumé : À la Libération, Céleste a vingt ans. En quelques heures, sa vie bascule dans l’horreur. Elle abandonne tout, choisissant de vivre loin des siens. Son amour pour Alexander, un soldat américain rencontré quelques semaines plus tard, l’entraîne à faire des choix qui ne correspondent pas à ce qu’elle est vraiment : une femme libre et responsable. Peut-elle se résoudre à rester l’épouse soumise qu’on attend d’elle ou, à l’exemple de sa cousine Claire, va-t-elle exiger davantage de la vie ? Par ses décisions et son énergie, Céleste est la digne fille de Perline, rencontrée dans un précédent ouvrage : Perline, Clémence, Lucille, des femmes dans la grande guerre. Mais l’histoire de Céleste, vingt ans plus tard, est un roman à lui tout seul.
Mon avis : Céleste est une jeune femme qui va subir un choc émotionnel fort au sortir de la seconde guerre mondiale. Bien qu’elle soit particulièrement choyée et entourée par sa famille, elle choisit de partir loin de son village pour se faire oublier. Comme elle parle anglais, elle accompagne les médecins auprès des GI américains blessés afin de faire la traduction. C’est là qu’elle rencontre Alexander. Entre eux, c’est l’amour au premier regard et ils se marient très vite, avant que Alexander reparte en mission. Céleste rejoint alors sa belle famille en Amérique à la demande de son mari.
Arrivée au pays de la liberté, Céleste déchante bien vite. Elle, la française indépendante issue d’une lignée de femmes et d’hommes avant gardistes, se retrouve dans une famille régentée par sa belle-mère pour qui la religion est stricte, où la femme n’a sa place qu’à la maison et où même la musique est proscrite. Heureusement, Alexander la rejoint enfin, mais le bonheur de Céleste est là encore de courte durée car son mari revient hanté par les horreurs qu’il a vu à Buchenwald…Entre devoir s’adapter à cette nouvelle vie rigide, essayer d’aider son mari à surmonter ses traumatismes, et vivre la vie dont elle rêve, elle va devoir faire des choix…
Céleste, fille de Perline est la suite du roman Perline, Clémence, Lucille, des femmes dans la grande guerre. Il se lit indépendemment mais maintenant, j’ai très envie de le lire pour en savoir plus sur les femmes de cette famille : des femmes indépendantes, qui se battent pour vivre à leur façon. On découvre une famille unie et avant-gardiste y compris du côté des hommes, et on découvre d’ailleurs un secret de famille surprenant, surtout pour l’époque!
Je découvre la plume de l’auteure Jeanne-Marie Sauvage-Avit avec ce roman. Elle était professeur d’histoire et géographie et on ressent ses connaissances dans les faits concernant la fin de la seconde guerre mondiale. Toutefois, l’accent est plus mis sur la conquête de la liberté personnelle de Céleste et ses choix d’indépendance. L’auteure fait la part belle au féminisme avec des personnages attachants et profonds. Elle nous fait aussi la présentation d’une Amérique profonde et pudibonde, loin de la liberté promise par ce pays. L’auteure nous pose aussi la réflexion sur le mariage mixte autant du point de vue de la langue, de la religion que des mentalités.
Est-ce utile de préciser que j’ai un énorme coup de coeur pour ce roman? J’ai aimé autant l’histoire, que les personnages, que l’écriture. Je remercie Les éditions Charleston pour cette superbe lecture.