le-chant-de-nos-filles-deb-spera-editions-charleston-caroline-du-sud-annees-20Résumé : 1924, Caroline du Sud. Trois femmes à la croisée des chemins.
Alors que la région se remet encore de l’infestation de charançons qui a dévasté les plantations et l’économie, Gertrude, une mère de quatre enfants, doit prendre une décision immorale pour sauver ses filles de la famine et échapper à la mort aux mains d’un mari violent.
Retta navigue dans un monde difficile en tant qu’esclave affranchie de première génération, toujours employée par les Coles qui ont autrefois été propriétaires de sa famille.
Annie, la matriarche de la famille Coles, doit faire face à la terrible vérité qui a déchiré sa famille.
Ces trois femmes n’ont apparemment rien en commun ; elles sont pourtant liées par les terribles injustices qui sévissent depuis longtemps dans leur petite ville et auxquelles elles décident de faire face.

Mon avis : Nous sommes en Caroline du Sud, dans les années 20. En période de canicule et de famine, le destin de 3 femmes que tout oppose y compris l’argent et la couleur de peau.

Dès les premières pages, j’ai fait connaissance avec Gertrude, une femme tourmentée et violentée mais qui n’a pas froid aux yeux. Elle vit dans une pauvreté extrême avec ses filles et fait ce qu’elle peut pour survivre! Elle élève ses filles “à la dure”. Elle va à la rencontre de Mme Coles, matriarche d’une riche famille qui connaissait bien sa mère,  afin de lui demander une place de couturière dans l’usine de vêtements. Cet emploi est pour elle, sa planche de salut pour une vie meilleure.

Au passage, elle confie sa fille, malade, à Retta, la gouvernante des Coles, ancienne esclave affranchie (elle l’a lui met presque dans les bras). A partir de ce moment, leur vie à toutes trois va se trouver extrêmement et irrévocablement liée autour de drames…

J’ai ressenti très fortement l’atmosphère lourde et moite du lieu dans la description de la région que fait l’auteure. J’ai ressenti de l’oppression très souvent. J’ai souvent été choquée de la façon dont Gertrude s’occupe de ses filles avant de me souvenir du lieu et de l’époque et des conditions de vie dans une extrême pauvreté.

Le personnage de Retta, m’évoque plutôt la “Mama” noire avec son côté maternelle qui ressort surtout avec la garde de la petite fille de Gertrude. Retta voit des choses que personne ne voit. Elle est un pilier pour les 2 autres femmes mais aussi pour sa communauté.

Quant à Annie Coles, cette bourgeoise est plutôt sympathique et moderne toutefois, un drame couve dans sa famille…

Même si la différence de classe et de race est bien présente (Retta , femme noire qui garde une fillette blanche très pauvre choque sa communauté), les événements rapprochent ces 3 femmes. La sororité est présente entre elles et devient plus forte encore au fil de l’histoire où des secrets se révèlent…

Ce roman m’a ébranlé et troublé mais j’ai beaucoup aimé. L’écriture de l’auteure m’a totalement immergée dans l’histoire. Elle a su amener les dénouements en maintenant la surprise. Un très bon roman que je recommande si vous aimez le genre. Je remercie les Editions Charleston pour cette belle découverte.