Résumé :
En grande section de Maternelle, je découvris qu’il n’y a que deux opérations fondamentales : l’addition et la soustraction desquelles participent la multiplication et la division. Au lieu de m’encourager dans mes observations, mon scientifique de père fêla ma confiance sans pour autant altérer mon opiniâtreté native ni interrompre mes investigations cérébrales. »
Les bonnes fées ne se sont pas penchées sur le berceau, pourtant doré, de la petite fille où sont épinglés les mots « Je ne suis pas belle, je ne ressemble à personne », nous révèle d’emblée Anne Steinberg-Viéville.
Mémoires d’une étrangère est un récit autobiographique fort, ne craignant ni de choquer ni de déranger du moment qu’il y va et de la survie de l’auteur et de son désir de transmettre cette soif inextinguible de découvertes et de recherches alliée à un puissant amour de la vie.
Une belle revanche sur l’enfance, sur le silence, sur le temps et qui nous invite à réveiller notre corps aussi bien que notre esprit.
Mon avis :
Cette autobiographie commence comme la vie de l’auteur : forte et choquante avec des mots assassins : “Je ne suis pas belle, je ne ressemble à personne”! Cette citation c’est le géniteur de l’auteure qu’il a écrit au dessus même de son berceau à sa naissance! Quel père peut dire cela à son enfant???
L’auteur est née dans un milieu bourgeois et aurait pu avoir une enfance dorée. Sur certains points elle l’a été, cependant, il lui a manqué le principal : l’amour et la tendresse de ses parents. Elle a vécu une enfance froide, dure, dénuée d’affection et incestueuse. Le passage sur son enfance est juste abordé mais c’est ce que j’ai cru comprendre. Cette maltraitance aurait pu faire d’elle un être timide, insignifiant, perturbé…Il a fait d’elle une femme affranchie, émancipée, libre et indépendante d’une incroyable intelligence.
Elle s’est imposée dans son métier face aux hommes, elle a vécu à sa manière, sans craindre de choquer par ses pensées et son mode vie qui étaient loin de la bienséance de l’époque (nous sommes alors dans les années 70).
Le langage est soutenu, à l’image de la culture et de l’intelligence de sa narratrice. Son autobiographie est courte mais brute, choquante et l’auteur ne craint pas de parler de sa sexualité a là fois crûment et toute en poésie érotique. C’est aussi une autodidacte qui réussit tout.
J’ai été à la fois choquée, déconcertée et surprise de ces mémoires. J’ai découvert un personnage surprenant, d’une immense culture. J’ai découvert une personnalité en avance sur sa génération. Une femme forte, une battante!
Je ne lis que très rarement des autobiographies, mais il est vrai que le résumé m’a interpellé. Il se trouve que Anne Steinberg-Viéville tient un blog, et comme sa personnalité m’a plu, je vais aller voir ça de plus près. J’ai trouvé dommage que ces mémoires soient si courtes et en curieuse que je suis, j’aurais aimé en savoir plus sur son enfance et son rapport avec ses parents avec des situations plus détaillées. Cependant, je peux comprendre que l’auteure n’ait pas souhaité s’étendre sur cette période de sa vie.
Son père n’avait pas tout à fait tord “Elle ne ressemble à personne!”
Je remercie l’auteur et La Compagnie Littéraire pour cette lecture.
Madame, La qualité de votre lecture me touche : sans me connaitre vous avez compris l’essentiel. Les êtres sans nombril sont fait pour les chemins de la Liberté et leur opiniâtreté compense les carences infantiles. Votre curiosité ne m’est pas moins indifférente : si vous êtes amateur d’Art, elle sera satisfaite ; mon blog est le support des textes de critique d’Art, qui trouvent leur épanouissement dans ma chaine vidéo (cf. ci dessous.)
Chaleureusement,
Anne Steinberg-Viéville
Bonjour Madame,
Je vous remercie de votre commentaire qui me touche.
Je suis ravie si j’ai pu comprendre l’essentiel de vos mémoires.
Merci de votre passage sur mon modeste blog.
Bien cordialement,
Maryline